Lettre ouverte au président Bouteflika après des violences contre des femmes à Hassi Messaoud (AFP)

Publié le par Yann

Un collectif d'associations algériennes de défense des droits et libertés demande au président Abdelaziz Bouteflika "de diligenter une enquête indépendante et impartiale" après des violences commises contres des femmes à Hassi Messaoud en mars et avril. Le Collectif "prie" M. Bouteflika "de diligenter une enquête indépendante et impartiale pour faire la lumière sur toute cette violence chronique et organisée à l'encontre de femmes isolées, occupant des emplois précaires, en situation de grande vulnérabilité", dans une lettre ouverte signée par quatorze associations, publiée lundi dans la presse.

 

Ce Collectif défense et solidarité (CDS) a été créé le 25 avril quelques semaines après que plusieurs femmes eurent été agressées dans le quartier populaire d'El Haïcha à Hassi Messaoud. Des groupes d'inconnus avaient "terrorisé chacune des victimes isolées et sans défense", les volant et les molestant après être entrés par effraction dans leur logement", avait-il alors dénoncé. "L'Organisation mondiale contre la torture a récemment rappelé les dispositions de la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes", souligne la lettre ouverte.

 

Le Collectif "attend avec confiance que des mesures fermes et définitives soient prises (...) pour assurer la sécurité et la protection de ces femmes, de leurs enfants et de leurs biens", pour "éviter que de pareilles exactions ne se reproduisent à l'avenir", ajoute le texte. Car "ces faits rappellent les crimes odieux qui ont ciblé plus d'une centaine de femmes" dans ce même quartier d'El Haïcha en juillet 2001, écrit le Collectif. Trois cents hommes avaient alors violemment agressé une centaine de femmes vivant seules "leur faisant subir les pires atrocités", avait déjà dénoncé le Collectif au moment de sa création.

 

Cette lettre ouverte est signée notamment par l'Association défense et promotion des femmes, le collectif femmes du printemps noir, la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, le réseau Wassyla, l'Association pour les libertés syndicales.

 

AFP

31 mai 2010

Publié dans Dépêches

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